C’est une évidence, la contrainte challenge la créativité. Et le confinement stimule l’imaginaire. En cette étrange période, où nous tentons de trouver un sens à nos existences entre parenthèses et d’occuper ces jours de patience infinie, de multiples initiatives nous donnent des motifs de nous réjouir. Culture à gogo, de l’évasion sans sortir de la maison, des gestes solidaires et réconfortants, des trésors d’inventivité que j’ai la joie de partager avec vous.
Valeurs refuges – épisode 3, la générosité
Haut les masques !
Photo Saint James
Les PME françaises, pleines de ressources, se réinventent pour venir au secours des soignants. On applaudit l’initiative de deux entreprises textiles traditionnelles, la première Saint James, connue pour le « vrai chandail marin breton », tricoté en pure laine, et la seconde, Blanc des Vosges, entreprise familiale de linge de lit.
Photo Saint James
Dans un premier temps destinés au groupe hospitalier Mont Saint-Michel, les masques de protection conçus par Saint James sont en attente de la validation de la DGA (Direction Générale de l’Armement). Ils sont produits dans les usines des Tricots Saint James où les salariés volontaires travaillent sur des machines à coudre désormais individuelles et espacées. Réalisés en coton lavable, les masques se composent de deux couches de tissu en coton et d’une couche de molleton coton disposée entre les deux. Un masque qui bloque l’émission de postillons, sans toutefois se substituer au masque FFP2 de rigueur comme le rappelle l’entreprise.
Quant à Blanc des Vosges, l’entreprise familiale made in France basée à Gérardmer depuis 1843 mobilise ses centres de production et ses équipes (volontaires), en collaboration avec la Préfecture des Vosges, « pour produire des masques anti-projections lavables et réutilisables ». La fabrication des masques a donc débuté le 20 mars, sur la base « du cahier des charges élaboré par le CHU de Grenoble ». Un masque réutilisable en tissu lavable, prioritairement distribué au sein des Ehpad, des crèches et de l’industrie agroalimentaire.
La jeune maison de décoration NV Gallery, créée par Thibaut Saguet et Nathalie Hanczewski, s’engage également à faire don des 50 000 masques de protection qu’ils viennent de recevoir, « via l’intermédiaire d’associations, à des médecins, maisons de retraite et hôpitaux français.
Rappelons que LVMH a également mobilisé trois usines françaises de sa division Parfums et Cosmétiques (Dior, Guerlain et Givenchy) pour produire gratuitement, toujours avec des salariés volontaires, du gel hydroalcoolique à destination des hôpitaux. Depuis le 16 mars, les hôpitaux de Paris reçoivent les flacons de gel et le groupe de luxe explore toutes les possibilités pour aider d’autres établissements en France, car elle espère atteindre 50 000 litres de production hebdomadaire.
La maison Guerlain s’est déclarée « fière de la contribution de la marque dans la lutte contre le COVID-19 et fière d’aider celles et ceux dont la mission est de protéger et soigner les autres ». Une initiative suivie par L’Oréal ou L’Occitane, mais aussi par Arkema, groupe de chimie française ou Pernod-Ricard qui a fait don de 70 000 litres d’alcool pur au laboratoire Cooper pour la production de gel hydroalcoolique en pharmacie, ce qui représentera environ 1,8 million de flacons individuels de 50ml.