« Et si la perfection n’était plus de mise ? »
C’est la question que se pose le concept store parisien Merci dans le cadre de l’exposition « Imparfait. Nobody’s perfect » du 15 janvier au 4 févier 2017. Nous l’avons découverte en avance et vous la recommandons.
Vase Renate Vos
Daniel Rozensztroch nous annonce « une révolution très joyeuse ». « On a envie de se montrer tel que l’on est, sans fard, de mettre en avant sa personnalité plutôt que son apparence. » Les images Instagram délaissent les filtres, les défilés réintroduisent le maquillade « nude », les campagnes de mode de Juergen Teller s’affichent sans Photoshop. Même au rayon légumes, les messages se multiplient pour nous apprendre à aimer ceux qui ne sont pas calibrés. Et à la maison ?
Vaisselle de la manufacture Digoin
C’est l’enjeu de cette exposition. Les équipes de Merci sont allées récupérer des pièces manufacturées mises au rebut car défectueuses. « Merci pose un regard bienveillant sur les objets qui par chance ou malchance sont ébréchés, usés, troués, brûlés ou déchirés et montre comment une fois raccommodés, réparés, ravaudés grâce à la main de l’homme, il s’offrent une nouvelle vie plus belle encore que la première. »
Le bocal "Le Parfait" revu et corrigé par Nadia Gallardo
C’est dans une ambiance de « Garage Sale », les vide-greniers américains, que s’organiseront les trouvailles de Daniel Rozensztroch et de son équipe.
Tout d’abord, des pièces uniques commandées à des artistes sur le thème de l’imperfection : l’iconique bocal « Le Parfait » volontairement déformé par la plasticienne Nadia Gallardo, le verre de cantine Duralex, produit industriel, revu en pièce unique par les designers Loris&Livia, les pichets soufflés dans une résille de métal par l’artiste Vanessa Mitrani dont verre est le terrain de jeux.
Sets de table réalisés à partir d'anciens kimonos
A découvrir aussi, des objets récupérés avant qu’ils ne soient jetés et détruits comme ces presse-citron mal teints qui ont servi de tests pour des essais couleurs ou les saladiers et pichets déformés de la manufacture bourguignonne Digoin. Sans oublier les assiettes en grès de Pierre Cazenove pour Jars Céramiste sur lesquelles les émaux créent des taches.
Kit "Kintsugi"
Enfin, dans l’esprit de ce kit vendu durant l’exposition qui propose de réparer les fêlures des céramiques avec de la poudre d’or selon le procédé traditionnel japonais nommé « Kintsugi », des ateliers et démonstrations seront organisés. L’Atelier Maximum, collectif de quatre designers, installera une de ses machines pour créer des meubles à partir de déchets issus de l’industrie. Tom of Holland « tricoteur et raccommodeur » s’installera avec ses aiguilles et ses crochets pour réaliser sur place des raccommodages sur des couvertures trouées ou déchirées. Un atelier de réparation du futur actionnera une imprimante 3D pour scanner et réaliser les pièces manquantes d’objets endommagés.
Un laboratoire passionnant pour penser la beauté autrement.
> Merci, 111 boulevard Beaumarchais, 75003, Paris